De nos jours, tout semble important sauf le contenu de l'œuvre.
L'art n'est rien d'autre qu'une question de texture, d'espace, de relations formelles. Mais où il n'y a pas de contenu saurait-il avoir une forme?
Le sujet de cette exposition est l “Homo Polluens” successeur de l “Homo Sapiens”, c'est-à- dire nous mêmes.
N'est-il pas singulier que polluere en latin signifie aussi bien sailir que feconder, alor que la race humaine, aujourd'hui, comme les dinosaures du jurassique et du crétacé, est en train d'envahir tout l'habitat terrestre?
Combien de temps nous reste-t-il avant de disparaître comme les dinosaures? Avant que nous soyons étouffés par nos propres déchets?
Aujourd'hui, les artistes,poussés par la conscience désespérée de leur monde défiguré, construisent des images qui reflètent fidèlement les contradictions absurdes et les disjonctions qui les font souffrir, et font souffrir les autres.
La majeure partie de l'Art Moderne se caractérise par l'utilisation du « monstre », c'est-à-dire de la distorsion, de l'interférence, de la contradiction, de la mutilation etc.
tout cela peut-être considéré comme l'interprétation du désordre crée par l'homme, mais le « monstre », en présentant ce même désordre comme un produit naturel permettant d'invoquer la responsabilité des forces supérieures, laisse à l'homme toute son innocence et son impuissance. Le « monstre » permet un pessimisme reposant. Mais les monstres ne sont pas le seul moyen de représenter l'état pernicieux des affaires humaines.
Quoi que vous puissiez en penser, je n'ai pas voulu faire de mes personnages des monstres, bien qu'il soit monstrueux de les avoir enfermés dans une prison si serrée, si exigüe qu'elle les enveloppe comme leur propre peau.
Mais, ne somme-nous pas enfermés dans la prison de nos préjugés? De nos faux besoin éternellement inassouvis? De notre insatisfaction repue?
Et, enfermés dans leurs prisons, j'ai voulu les séparer de la nature, leur esclave, car nous sommes comme un souverain, pire, un tyran qui n'abaisse ses regards sur le monde que pour en recevoir des services et de flatteries.C'est justement à cause de cette attitude de « Seigneur » que l'angoisse nous étreint pour ne pas avoir su comprendre ce monde, notre esclave et, peut-être, pour ne pas avoir su nous comprendre nous-mêmes.
En tout cas, bénie soit l'angoisse si c'est elle qui libère !
- Un curriculum-vitæ? Pourquoi donc?
- Pensez-vous que le fait d'exposer dans telle ou telle Galerie, dans une grande ou petite ville, (que probablement vous ne connaissez pas) changera ou garantira la qualité de mon travail?
- Ce n'est pas cela qui vous intéresse ? C'est peut-être de savoir le nombre d'Expositions que j'ai faites, et où ? Mais, que saurez-vous de ce que j'aurai exposé ? Des progrès que j'aurai fait, ou pas ?
- Peut-être désirez-vous savoir si j'ai participé à de grandes manifestations ?
Mais les grandes manifestations, comme dans les autres, on trouve le meilleur (peut-être), le pire (certainement).
- Curiosité alors ?
Ah ! Là, je ne peux vous le refuser, je suis très curieux moi-même.
- Mais, si vous êtes gentils, en prenant mon curriculum-vitæ, laissez donc le vôtre !
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Je m'appelle Luciano LANATI.
Je suis né, en 1937, à Alassio (Italie)
Après le Lycée, je suis entré à l' École Polytechnique de Milan, 1957.
Après 3 ans d'études, fatigué des mathématiques, je suis parti pour Paris.
En 1960, je me suis inscrit à l'Institut de Psychologie où j'ai obtenu 2 diplômes : celui de Psychologie Sociale et celui de Psychologie Expérimentale.
En 1964, je suis entré au C.N.R.S. comme Assistant-Technique, en même temps, je suivais des cours d' Ethnologie et, c'est seulement en 1965 que j'ai commencé à peindre, le dimanche.
Rentré en Italie, pendant l'été, j'ai obtenu la possibilité d'exposer mon travail d'amateur au C.N.A.M. d'Alassio. Contre toute attente, l'exposition eut assez succès pour que la Galerie Saint-Andréa (Savona) reprenne l'Exposition.
Rentré à Paris, je peins de plus en plus et, finalement je décide de ne plus faire que cela. Je participe à l'Exposition « La garderobe » à l'atelier d'Antonio SEGUI, et à d'autres manifestations.
En 1966, je suis obligé de partir en ITALIE pour le Service Militaire. Je n'arrête pas de peindre et j'expose à la Galerie ARTEBORGOPO à TURIN.
Je rentre à Paris en 1967 et je commence à m'intéresser aux problème concernant l'application de matériaux nouveaux, à l'art figuratif et, particulièrement, aux problèmes cinétiques.
Je crée, avec Alejandro MARCOS, le groupe AUTOMAT.
Groupe de recherche sur la figuration cinétique auquel participent GAMARRA, R. GUIDOT, Léa LUBLIN, R. TALLON, J. VANARSKY.
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- E X P O S I T I O N S -
1967 . Galerie T - Haarlem (Hollande)
. Biennale de Paris – Musée d'Art Moderne de Paris.
.Galerie ZUNINI - Paris
. Galerie Saint-Luc - Paris
1968 - GRANDS ET JEUNES D'AUJOURD'HUI Musée de la ville de Paris
- CONFRONTATION 68 - Marché expérimental de l'Art – Paris
- Musée d'Art et d'Industrie de Saint Étienne
- ART PSYCHEDELIQUE – Centre de Loisirs - Orsay
- Galerie Zunini – Paris
-Galerie T - Haarlem
1969 -Musée d'Art et d'Industrie - Saint Étienne
- Galerie la Ribalta – Pavia (Italie)
Pendant toute cette période, je réalise des tableaux en relief sur toile et, bien sûr, des œuvres cinétiques partant en général de documents photographiques.
Ces études sur le mouvement m'amènent à m'intéresser au Light Show, à l'audiovisuel, et, à l'animation.
En 1970, je participe à la réalisation du Pavillon Français à l'EXPOSITION UNIVERSELLE d'OSAKA. J'y réalise une œuvre cinétique de 18 x 3 mètres.
À cette occasion, je pars pour le Japon. Séjour très court, mais très important pour moi : je suis touché par cet Art.
Je m'intéresse aux méthodes, aux techniques, et je décide d'abandonner toute copie, que ce soit documents photographiques ou modèles.
Il me faudra 4 ans pour me libérer vraiment, période pendant laquelle je ne peindrai plus du tut, et je dessinerai très peu.
Je recommençai à peindre, début 1975, mais, insatisfait de mon travail, je détruisais les toiles, et je recommençai, fin 1975, la série HOMO POLLUENS dont une œuvre a été exposée, cette année, à GRANDS et JEUNES D'AUJOURD'HUI.
C'est cette série que je vous présente LA GALERIE MAITRE ALBERT.
Voilà, j'espère que ceci vous permettra de me connaître mieux !
L A N A T I
Paris, Janvier 77.